Saturées et asphyxiées par le trafic automobile, nos villes étouffent. Pourtant, à l’heure de la crise énergétique et du défi climatique, on ne peut pas dire que notre métropole fasse preuve d’une grande originalité dans ses politiques publiques ayant trait à la mobilité urbaine et à l’amélioration de qualité de vie en ville: Accroissement de la pression automobile, coûteux projet d’autoroute CHB, manque d’ambition ou plutôt, absence d’aménagement et d’infrastructures favorisant concrètement la mobilité douce. A Liège, “envers et contre tous”, l’automobile reste la norme, le transport collectif, le supplétif! Face à cette inertie d’Ancien Régime de l’actuelle majorité, une question se pose: Quelle réflexion et surtout, quelle action opposer aux en tant que citoyens?
Une première piste de réflexion et d’action a pu être initié par la coordination CHB. Dépassant le registre de l’opposition stricto sensu au projet autoroutier dans l’Est Liégeois, riverains et collectifs associés ont développé et porté les premiers jalons d’une contre-offensive originale et constructive liant opposition et proposition. A travers l’idée d’une réorientation des crédits prévus pour l’autoroute vers les transports en commun, ces collectifs citoyens suggèrent la création d’un réseau de tramway structurant pour l’agglomération liégeoise.
Ecolo-J Liège ainsi que la Régionale Ecolo se sont joints à ce mouvement dans le cadre de la marche “Oui au tram, non à l’autoroute!” du 16 décembre dernier. En tant que jeunes Ecolo-J’istes liégeois de souche, de passage ou d’adoption, nous nous engageons à poursuivre ce mouvement. Pour ce faire, nous souhaitons privilégier une approche globale de la mobilité en Cité Ardente afin de rouvrir le champ des possibles.
C’est en milieu urbain qu’il est le plus simple d’entamer une politique globale de remplacement de l’automobile par d’autres modes de déplacement. Encore faut il envisager les interactions entre facteurs écologiques, sociaux et économiques et surtout, avoir la volonté politique d’agir sur les leviers du développement d’alternatives efficientes. La métaphore informatique du software v/s hardware illustre bien le plan mobile auquel nous adhérons.
Le hardware correspondrait à l’infrastructure, l’organisation de la voirie urbaine orientée vers la reconquête d’un espace jusqu’ici monopolisé par la voiture: couloirs de bus, réseau de tramways/trolleys pistes cyclables et espaces piétonniers sécurisés. Outre l’embellissement de l’espace cette première focale participerait d’une amélioration de la qualité de vie en ville via la réduction des nuisances dues aux émissions de CO2 et au bruit.
Le hardware ne va pas sans le software lui étant complémentaire. Le software renverrait ici à l‘amélioration du maillage TEC, à la facilitation des déplacements piétons, des PMR et poussettes sur le réseau ainsi qu’à de nouveaux services publics communaux de proximité alternatifs à la voiture tels le vélo en libre-service, l’autopartage, le covoiturage etc. L’objectif poursuivi ici serait un outil de qualité, une tarification des transports collectifs plus juste pour une cité plus conviviale.
Justice sociale, qualité de vie, convivialité...pour nous, urgence sociale et urgence environnementale sont les deux faces d’un même modèle de développement en crise. Nous appelons donc dès maintenant à une action de fond mettant en avant le droit à une mobilité durable pour tous en Cité Ardente. Quels que soient l’âge, les revenus, les handicaps, il s’agit de rendre possible des modes de déplacement plus économes et pratiques pour chacun et pour la collectivité.
Pour nous, le redéveloppement des politiques publiques en matière de mobilité est une priorité d’intérêt général. Cet intérêt général ou bien commun nécessite un réinvestissement tangible de la Région et des communes. Ces derniers temps, bien sûr, force est de constater le retour des thématiques de la mobilité durable dans le discours de certaines figures de la majorité PS-CdH communale (et régionale). Ne soyons pas pour autant dupes. Les proclamations symboliques sont une chose, les actes concrets en sont une autre. Comment croire à la recherche d’un quelconque bien commun dans le discours soutenant une autoroute au service d’une minorité privée (le fret routier en provenance de l’Est) assortie d’un tram au rabais...dans 30 ans? Pour nous, l’heure est aux actes. Les solutions existent, ensemble mettons les en pratique!
Par François BERTRAND (Membre Ecolo-J Liège/Coordination)Localisation: Liège-République Libre d'Outremeusefrancois.bertrand@agora.eu.org & Pierre CASTELAIN (Secrétaire Régionale Ecolo Liège)Localisation: Liège-Faubourg Ste Marguerite pierre.castelain@ecolo.be