A l’heure où le Courrier International présente un dossier sur la décroissance, à l’heure où le mouvement Slow Food grandit inexorablement, certains obsédés par le profit à tout prix s’empressent de démolir la fameuse loi des 35 heures avec pour objectif d’en finir résolument avec ce qui aurait pu être une avancée sociale…
Sclérosé par une nocive culture de l’instantané, le débat politique continue de nier le long terme, le développement durable qui semble aujourd’hui être l’une des rares ressource propice au progrès social et environnemental. Ainsi sauvagement l’idée de réduction du temps de travail est balayée d’un revers de main comme si cette réflexion devait apporter inévitablement l’effondrement de toute une économie.
Une revendication d’une réduction du temps de travail substantielle s’avère pertinente et nécessaire. Dans cette dynamique, Ecolo propose d’ouvrir la possibilité d’échanger de l’équivalent salaire (13e mois, doubles pécules de vacances, ancienneté, heures supplémentaires, revalorisations, congés d’ancienneté, etc.) contre des jours de congés supplémentaires. La masse salariale épargnée devant être réinvestie en engagement compensatoire car dans une situation où le nombre de demandeuses et demandeurs d’emplois avoisine les 600 000, le choix individuel d’une ou d’un travailleur de « prendre du temps » ne doit pas être l’occasion pour les employeurs de « dégraisser » à bon compte. Le mécanisme précis permettant ces échanges sera négocié par les partenaires sociaux, de telle sorte qu’il soit bien balisé.
Au-delà de ce mécanisme, Ecolo souhaite ouvrir une grande réflexion avec les partenaires sociaux sur la question des temps : temps de travail (aménagement, réduction et planification), temps de vie, temps de formation, temps de loisirs, etc. Avec au cœur de la réflexion la recherche de la qualité de vie dans chacun de ces moments et leur intégration harmonieuse.
Cette volonté de préserver la qualité de vie des travailleurs soumis au dictat du stress et de la rentabilité à tout prix s’accompagne de soucis liés à la santé ainsi qu’à une autre forme de mobilité. En outre une volonté de voir les politiques s’articuler sur le long terme avec 'envie, non de déstructurer toute la société mais de la réorienter, une réorientation qui réfuterait le mensonge de l’efficacité immédiate.
Par Pierre CASTELAIN (Secrétaire Régionale Ecolo Liège)Localisation: Liège-Faubourg Ste Margueritepierre.castelain@ecolo.be