posté le 06-07-2008 à 19:37:42
Manifeste des Jeunes Verts Liégeois
Dans notre société, tant de problèmes perdurent depuis tant d'années qu'ils ne suscitent même plus l'indignation d'une grande partie de la population. Enfants des années grises, des décades de crise, nos aînés nous laissent les "affaires" Cools, Agusta, Dutroux, entre peurs et torpeurs, démission citoyenne et repli sur la sphère privée.
Pendant ce temps, les problèmes se routinisent et perdurent comme si le niveau d'exigence envers la société était en chute libre! Ce n'est pas notre cas!
Beaucoup de choses nous révoltent, pourtant, nous croyons que les choses peuvent aller mieux demain. Et pour cela, nous misons sur une action ici et maintenant!
Nous n'avons pas attendu aujourd'hui pour le faire. Des luttes étudiantes contre le processus de Bologne au combat pour la reconnaissance du mariage homosexuel; des marches pour l'emploi des jeunes au mouvement altermondialiste nous étions dans la rue et aux urnes pour une humanité plus juste et solidaire en terres liégeoises.
Nous avons envie de participer pleinement aux changements dont notre société a besoin. Pour nous, la solidarité ça nous parle et nous sommes nombreux à nous engager dans des actions solidaires à l'échelle locale ou internationale; dans des associations humanitaires ou de soutien scolaire, dans les quartiers ou dans la promotion du commerce équitable, dans nos Facs et nos Ecoles secondaires, sur nos lieux de travail que l'on soit Liégeois de souche, de passage ou d'adoption.
Nous, on vote, car ne pas utiliser son droit de vote ou se replier dans l'apathie et le fatalisme, c'est prendre le risque de le voir dévoyé. On débat, on s'engage, on prend des initiatives, on se mobilise.
Nous croyons en la politique. Pourtant, beaucoup de choses sont là pour nous faire douter de l'action des partis traditionnels:
- Une incapacité à tracer des perspectives d'avenir de long terme, une obsession pour les échéances électorales à venir accentuée par l'immobilisme et les réflexes particratiques.
- Le repli progressif sur le communautarisme politique, populisme light qui, du belgicanisme primaire ou régionalisme haineux nourri ignorance culturelle et processus de désolidarisation.
- Une incapacité à régler les problèmes majeurs que sont le chômage des jeunes, l'exclusion sociale, les défis environnementaux.
Tout cela contribue à nourrir une désillusion d'autant plus forte que nous voulons croire en une action rendant le quotidien plus vivable et progressivement réaliser nos espoirs.
Il n'est pas acceptable que l'horizon de notre génération soit borné par la crainte de lendemains qui déchantent sur les plans sociaux, économiques et environnementaux.
Nous sommes jeunes et nous ne cautionnons plus tous ceux qui veulent nous vendre du malaise au kilo, de tous ceux qui renforcent les impuissances au lieu de les combattre, par calcul, facilité ou nostalgie d'un passé révolu.
Nous ne sommes pas prostrés dans l'attente exaltée d'un "grand soir" au nom duquel le présent est toujours sacrifié. De la même manière, nous refusons l'enfermement dans les logiques d'appareil ou le fonctionnement "politiquement correct" de la plupart des organisations de jeunesse politique.
Nous combattons le repli sur soi, la peur de l'autre qui s'installe, l'utilisation des malaises par les extrêmes. Nous nous engageons, nous nous mobilisons pour (re)pendre notre place d'acteurs citoyens en toute liberté.
Cette liberté, c'est tout d'abord pour chacun de pouvoir rester fidèle à ce qu'il est tout en apportant sa pierre à l'édifice.
Vivre libre, c'est refuser la stigmatisation de notre jeunesse. a entendre certains, nous ne serions qu'une génération de consommateurs passifs! Nous ne nous complaisons pourtant pas dans l'hédonisme et le rôle de simples (télé)spectateurs. Nous refusons de nous soumettre à des carcans ne nous correspondant pas. Nous ne voulons pas non plus être assignés à des discours plaintifs et sécuritaires: Nous n'avons pas vocation à être une génération sacrifiée!
Vivre libre, c'est pouvoir poser des choix, les assumer, les défendre à l'intérieur du mouvement Ecolo, au sein de la société; en particulier quand ils mettent en question notre avenir. Contrairement à nos parents et grands-parents, nous n'avons pas la garantie que nous vivrons mieux demain. Il n'est pas question pour nous d'accepter l'avenir qui semble se dessiner pour nous: chômage structurel, précarité, crise du logement et de la mobilité, dette des systèmes sociaux, réchauffement climatique... Si nous ne faisons rien pour changer les choses, quelles sont les perspectives de long terme pour notre génération?
Vivre libre, c'est écarter durablement les extrêmes, le communautarisme et le sous-régionalisme qui sont des freins à la reconquête de la démocratie. L'histoire nous a appris depuis le Congrès de Polleur de 1789, qu'il n'y a pas de libertés sans citoyenneté responsable. Il convient donc de rester vigilants, de promouvoir l'autonomie de l'intelligence et partant, de refuser de céder aux explications simplistes.
Etre libre, c'est être et rester dérangeants, pertinents dans l'impertinence; Notamment quand il faut bousculer les situations et les ordres établis qui maintiennent et confortent les inégalités.
Notre société à besoin que les jeunes s'engagent: un engagement porteur de progrès, de solidarité et de justice sociale; un engagement tenace et exigeant; un engagement qui transforme le présent pour façonner l'avenir! C'est ce que nous sommes déterminés à faire!
La politique, c'est pas sans nous! Dans nos lycées, dans nos Facs, dans nos quartiers, sur nos lieux de travail, nous, jeunes verts Liégeois et du pays de Liège, nous engageons pour faire vivre dans les faits nos valeurs de liberté, de solidarité et de justice sociale. Nous nous engageons au présent pour faire vivre au présent le monde que voulons!
Par: François STRYKERS (Co-coordinateur Ecolo-J Liège)
& François BERTRAND (Membre Ecolo-J Liège/Coordination)
pour Collectif Ecolo-J Cité Ardente.
Dans notre société, tant de problèmes perdurent depuis tant d'années qu'ils ne suscitent même plus l'indignation d'une grande partie de la population. 