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Titre du blog : Ecolo-J Liège
Auteur : ecolojliege
Date de création : 22-05-2008
 
posté le 11-12-2008 à 14:19:36

Aux bons soins du Docteur Mabuse : conseil n°1

 

 

Aux bons soins du Dr Mabuse

 

 

A l’encontre de tout préjugé facile et miroir aux alouettes consuméristo-fatalistes, l’auteur de ces lignes vous propose, chers lecteurs, une écologie populaire, de terrain, tournée vers la réalité quotidienne de nos chaumières.

 

Se détournant de la sacro-sainte notion du « pouvoir d’achat » ressassée jusqu’à la nausée en ces temps de disette, votre humble narrateur, rejoignant ici ses aînés de commune pensée, vous propose non plus d’acheter PLUS mais d’acheter MIEUX.

 

Est-ce à dire que les ménages doivent s’organiser pour assumer les bourdes monumentales de quelques traders hagards de fatigue et autres burger kings avalés à la sauvette ?

Non, loin s’en faut, et il appartient à nos autorités de reprendre en ce domaine le contrôle d’une économie virtuelle et schizophrène.

 

Cela étant, je me propose de vous offrir de manière épisodique quelques bons tuyaux pour passer d’une gestion efficace (acheter moins cher), à une gestion efficiente (acheter de bons produits moins chers).

 

Je signale au passage, si vous me permettez cet intermède, à nos mâles virils et fiers que le taux de spermatozoïdes actifs a baissé de 50 % ces quarante dernières eut égard à la surabondance de produits chimiques présents dans notre nourriture et ingérés à foison par nos chères têtes blondes.

Mesdames, n’y voyez aucune considération machiste mais bien l’angoisse du citoyen d’assister à la réalisation effective du récent « fils de l’homme », long métrage puissant de par la description d’un futur heureusement encore lointainement anticipatif.

 

Bien manger n’est plus seulement un luxe mais à mon sens une nécessité !

 

Pour cette fois, attaquons-nous à l'un des préjugés les plus ancrés en notre esprit, à savoir : « se nourrir de produits sains est au dessus des moyens de la plupart des familles et cela ne fera qu’empirer au vu de la récession annoncée. »

 

Spécialiste de la grande distribution pour y avoir officié, je suis en mesure d’affirmer qu’effectivement les denrées de qualité sont onéreuses dans nos points de vente usuels mais cela n’est pas du au produit en lui-même, mais à la manière dont sont achalandées ces enseignes et aux volumes que l’on y travaille.

 

Le postulat de départ est que les rayons doivent y être pleins à craquer afin de donner une impression d’abondance, génératrice de vente, et ceci quelque soit le volume vendu.

Dès lors qu’un produit est sans conservateur ou autre produit chimique, son altération rapide entraîne des pertes considérables en sus d’une marge de départ réduite, et oblige à un surcoût évidemment supporté par l’acheteur.

 

Dès lors, que faire ?

 

Réponse : Supprimer l’intermédiaire

 

Votre serviteur, flânant il y a de ça quelques semaines dans un salon de produits de bouche bios, a procédé à un relevé de prix dont il vous propose un aperçu

 


 

Veuillez trouver ci-contre un petit tableau comparatif des prix au kilo de quelques produits :

 

 

Salon bio

Grandes enseignes

classiques

Hard Discount

Fromage

16 euros/kilos

 

25 et 35 euros/kilo produits

équivalents

10 et 18 euros/kilo produit basse qualité

Pommes

1, 2 euros/kilos

De 0.99 à 3.29 euros kilos selon la gamme

0.6 à 1.5 produits basse qualité

Jus de fruits frais

1.8 euros litre

De 2.2 à 3.4 euros kilos selon la gamme

1.5 à 2.5 produits basse qualité

Salade

0.9 euro

0.99 euro

0.6 euro

Vin

5 euros vin bio rapport Qualité/prix

Optimal

7 euros premier vin bio

Non existant

Bière spéciale

1.2 euros bière artisanale

1.5 euros bière artisanale

1 euro bière spéciale

 

 

Voici qui est parlant, n’est-il pas ? Sachez que l’ensemble de ces produits se trouvent dans votre province. S’il est vrai que les produits Hard Discount restent moins chers, l’on se rend compte de la différence ténue en terme de prix alors que l’écart qualitatif est lui énorme.

 

Se dégage à la lecture de ce constat un des problèmes fondamentaux en terme de comparaison de prix, la différence de conditionnement. L’un des meilleurs trucs des responsables conception produits est de multiplier les variations d’un produit en terme de poids, de packaging, de couleur, de goût, etc…

 

Dès lors, lorsque vous comparez le prix de deux produits semblables, faites-le toujours par rapport à son prix au kilo ou au litre (celui inscrit en tout petit à gauche de l’étiquette), sachez que les enseignes sont obligées légalement de l’afficher. Il s’agit de la seule commune mesure utile en terme de comparaison, le prix réel de l’article n’apporte que peu d’information, étant donné les variations précitées.

 

Mais, me direz vous, comment faire pour me rendre dès que j’ai besoin d’un de ces produits chez le producteur, cela est impossible avec la vie d’aujourd’hui, de plus le fait qu’ils s’altèrent vite m’empêche de prévoir à l’avance, etc, etc…

 

Dès lors que faire ?

 

Réponse : S’organiser en collectivité

 

Que ce soit dans votre village, dans votre appartement avec vos colocataires, dans votre kot et même dans votre maison de repos, achetez ensemble, répartissez vous les tâches, qui la viande, qui les légumes, qui le vin, etc…

 

Sachez que des initiatives de ce genre existent, telles que le GAC (groupe d’achat commun), que vous pouvez contacter via le net, alors allez y, lancez vous, proposez à vos voisins, famille, amis et remettez de la collectivité dans vos besoins de tous les jours, devenez acteur de votre consommation et ne subissez plus les augmentations incessantes de produits de piètre qualité…

 

Nous voici à la fin du premier opus des conseils du Dr Mabuse, lequel propose une écologie win-win, loin d’une mortification coupable de nos magnifiques instincts primaires, et s’ingénie à trouver des solutions hédonistes grâce auxquelles on se fait plaisir tout en agissant pour un mode de production durable et respectueux de notre santé et de notre planète

 

Toujours à votre service,

 

Dr Mabuse