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La soirée Electro j : celebrate Europe Day

Liège, samedi 9 mai 22h15 :

On a 15 min de retard sur l’horaire, à présent tout est enfin et miraculeusement en place. Le DJ lance la musique. On ouvre les portes. Les premières convives pénètrent dans l’immense espace de l’ancienne grande poste de Liège. On se dit bonjour. Les premières bières sont tirées. L’angoisse du bide remplace peu à peu celle de ne pas être prêt à temps. Dans les premiers sur place, beaucoup d’écolos, les mines liégeoises connues du parti sont fidèles au rendez vous ; pour nous soutenir, pour se montrer et un peu aussi par curiosité.

22h45 :

Avec toujours un quart d’heure de retard sur l’horaire, le premier groupe commence. Pour la fête de l’Europe, écolo j n’est ni dogmatique ni fermé, ce sont les Suisses de Copy&Paste. Avec une énergie et une bonne humeur communicative, ils attirent peu à peu la foule encore trop clairsemée vers la scène. On a envie de danser mais on est un peu peu pour ça. Tout est en place pour passer un très bon moment mais la foule se fait attendre. Dans les conversations, on évoque posément tous les scénarii possibles. Alors on croise les doigts et on tâche de faire preuve autant d’assurance que de réalisme.

23h45 :

C’est au tour d’LSB superstar de monter sur scène. Le groupe engagé d’électrorock liégeois ne nous laisse pas le choix, ça va bouger ! La salle se remplit lentement et il devient possible d’envisager de passer une bonne soirée. Le concert se termine avec une invitation du chanteur à tous les fêtards d’être présent le lendemain à la manif pour les sans papiers. Lorsqu’on veut se rendre au bar, on s’étonne à présent de croiser des écolos dans la foule et non plus des gens parmi les écolos.

0h45 :

La foule devient appréciable. Playboys’Bend entre en scène. Le petit lutin bricoleur de la cité ardente nous dispense sa musique étrange et entraînante tirée de ces drôles d’instruments tous fabriqués à partir de jouet. Vers la fin du concert, les écolos se font plus rares dans la salle, rassurés du progressif succès populaire, certains d’entre eux rentrent chez eux histoire d’être en forme le lendemain pour la campagne. Pour écolo j, la nuit ne fait que commencer, la valse des bénévoles se poursuit et le boulot ne manque pas.

2h00 :

Alors qu’on vient enfin de rattraper le retard, la table de mixage nous lâche. Un léger vent de panique court en backstage pendant que DJ Geister meuble aux platines pour que la foule ne s’impatiente pas. Quand enfin, on arrive à récupérer les réglages, comme s’il émergeait enfin d’un long voyage à travers l’espace, Félix Kubin entre en scène. L’artiste complètement déjanté de Hambourg nous administre alors une prestation alliant grande maîtrise technique et humour. Quand à la fin de son concert, Patric Catani le Berlinois qui doit jouer après lui monte sur scène ; ils nous offrent alors un duo aussi génial qu’inédit et improvisé.

3h30 :

Patric Catani entame son live sous son appellation Candie Hank. La soirée bat alors son plein. La salle est bien remplie et on est serré devant. La foule exulte et la Grand Poste ressemble, l’espace d’une heure, à un club Berlinois. Pendant ce temps, derrière le bar on s’inquiète des stocks qui, à l’allure où les choses vont, ne suffiront vraisemblablement pas à finir la soirée. Le brasseur ne répond pas. On envoie des gens faire le tour des cafés pour se procurer des fûts !

4h30 :

On a trouvé 2 fûts supplémentaires, ça devrait suffire à tenir. C’est Subjex, le petit français, qui fait à présent danser les foules. Malgré l’heure qui avance et le passage des têtes d’affiches, il y a toujours du monde. Tout le Liège alternatif est là. Ceux qui sont d’habitude cantonnés aux caves et petites salles se font La Poste ! Lieu d’ordinaire réservé aux grosses soirées commerciales. Avec un prix abordable, la moitié de ce qui se fait en général à cet endroit, et une programmation aussi riche que de qualité ; on retiendra que ça faisait longtemps qu’on n’en avait pas fait une comme ça. Qu’il fallait oser. Que c’est écolo j qui l’a fait, écolo j avec ses moyens dérisoires, son inexpérience mais tout son cœur et sa bonne volonté qui y est arrivé.

5h30 :

Il reste du monde dans la salle pour le dernier groupe : les très inédits et mystérieux Musique de Merde. Après un ultime problème technique, les jeunes liégeois donnent le coup de grâce. Leur musique puissante, construite mais aussi teintée d’humour célèbre le lever du jour.

6h15 :

Tout le monde est dehors… sauf nous ! Nous, les ultimes bénévoles, on va ranger !

8h00 :

Libre enfin. Libre de dire au revoir au stress. On l’a fait. On a réussi. Cette soirée hautement audacieuse est une réussite. Motif de satisfaction supplémentaire, d’après une rapide estimation, on est même tout près de l’équilibre budgétaire malgré les dépenses importantes consenties pour faire de l’évènement ce qu’on voulait qu’il soit, avec un prix d'entrée plancher. On a prouvé que autrement c’est possible aussi, et on peut en être fier.

Merci à tous ceux qui ont participé, de prêt ou de loin, à ceux qui ont rendu tout cela possible, et surtout merci à tous ceux qui y ont cru.

Pour écolo j Liège, Olivier De Wispelaere