Liège 2015 ne sera pas capitale européenne de la culture. La particratie a gagné. Sans épiloguer sur le nombre de convocations non envoyées, de procurations refusées et de personnes qui n'ont pu voter sur simple présentation de leur carte d'identité (alors que c'est possible lors de toute élection), force est de constater que la majorité en place, et plus particulièrement le PS liégeois, a tout fait pour que cette consultation soit un échec. La phrase la plus en vue sur la convocation était « le vote n'est pas obligatoire ». La brochure explicative parlait en long et en large du coût éventuel, mais renvoyait à une adresse web en ce qui concerne les avantages. Des responsables locaux appelaient sans ambiguïté soit à voter non, soit même à ne pas se rendre aux urnes, y compris le Bourgmestre.
Démoralisant ? Il nous en faudrait plus ! Car malgré des règles peu respectées, une date mal placée (un dimanche matin, début de vacances scolaires, je vous demande un peu...), un sujet culturel, d'habitude peu mobilisateur, plus de 10 % des votants potentiels se sont déplacés, malheureusement moins des 10% requis de la population (aberration du Code de la démocratie locale et de la décentralisation). Un quorum non atteint, certes, mais une mobilisation massive, compte tenu du contexte.
Une mobilisation qui n’a pas échappé aux plus farouches adversaires du projet. En effet, une « Conférence culture » sur le thème « Consultation populaire et culture... un nouvel élan de participation » était organisée ce vendredi 13 à l'AUberge Simenon par les MJS (entendez jeunes socialistes). Pathétique ? En tout cas, paradoxal quand le parti auquel on se rattache vient de tout faire pour enterrer la démocratie participative à Liège.
Quoi qu’il en soit, en écologistes tournés vers le futur, pensons à l’après-Liège 2015. Deux défis : redonner confiance aux citoyens désabusés par des pratiques qu’on croyait d’un autre âge, des citoyens à qui il faudra prouver qu’ils ont leur mot à dire dans le débat public ; et enfin, ne pas perdre l’attention qui s’est portée sur Liège ces derniers mois. Si le collectif a bien un mérite, en plus d'avoir fait preuve d'une énergie folle durant presqu'un an, c'est d'avoir braqué les projecteurs sur la culture à Liège. On pourrait profiter du lot de consolation offert par Willy et ses amis, la promesse d'une « métropole culturelle », pour développer un projet « Culture et citoyenneté » (le collectif a si bien concilié les deux durant ces mois de campagne... mais s'inquiète aujourd'hui de la trop grande place encore une fois réservée aux institutions bien établies) ou « Culture populaire » (rap, bandes-dessinées, graffitis,...). Ou pourquoi pas un Pass Culture *, qui pour un prix modique, donnerait accès à tous les musées de la Ville durant une journée aux touristes ou aux Liégeois, suivie éventuellement en soirée par une pièce de théatre, un concert ou une séance de cinéma (aux Grignoux, s'entend) ?
Bref, les Liégeois sont loin d’avoir fini de se préoccuper de la culture, et c’est tant mieux !
Olivier Biérin
* Cette idée décloisonnante nous a été soufflée par le prolifique rédacteur de Periscope. Rendons à César...
Nous avons mis en place une pétition en ligne ici : www.busdenuit.be
Si vous aussi vous voulez un bus de nuit à Liège, signez-la !
OlivierB le 17-02-2009 à 16:57:01 #
Apparemment tu as réussi à aller dessus, vu que tu renseignes le lien sur ton blog ;-) Merci beaucoup d'ailleurs.
Lorsqu'un drame d'origine criminelle particulièrement affreux s'empare des médias, il provoque souvent une exaltation pro-peine de mort chez une partie de l'opinion publique. Il s'agit là d'une réaction émotionnelle très vive, due au choc face à la tragédie, la peur et l'angoisse qui en découlent, ou l'envie de vengeance, de punition, que pourrait éventuellement susciter l'horreur à laquelle on assiste, impuissant, par JT interposés. Certains partis d'extrême droite n'hésitent d'ailleurs pas à surfer sur la vague, avec par exemple des campagnes d'affichage « La peine de mort pour les pédophiles » suite aux affaires Dutroux.
Par le passé, les médias traditionnels atténuaient ce type de réaction. Toute manifestation publique de son opinion, passant par exemple par le courrier des lecteurs, obligeait à peser le pour et le contre, argumenter, s'exposer à recevoir un avis contraire, un regard désapprobateur d'autrui. De plus, après s'être donné le temps de la réflexion, beaucoup passaient outre leur pulsion instinctive et se modéraient. Aujourd'hui, l'instantanéité des médias électroniques permet des réactions presque simultanées, sans recul aucun sur les faits. Derrière un écran, à distance de l'interlocuteur, voire même dissimulé derrière un pseudonyme (sur un blog ou un forum), le net nous permet de déverser toute notre haine, notre rage ou simplement notre incompréhension.
Je suis partagé entre louer les vertus cathartiques de ce genre de comportements, ou les qualifier d'actes d'une extrême lacheté (d'autant plus lorsqu'ils sont anonymes). Lorsqu'ils dérivent jusqu'à des propos racistes, xénophobes, d'incitation à la haine ou au lynchage, ils sont évidemment impardonnables, et peuvent même être punis par la loi.
Dans le cas du massacre de Termonde, puisque c'est de cela qu'il s'agit, on a vu beaucoup de réactions épidermiques sur les forums et commentaires d'articles des grands quotidiens, voulant soit réhabiliter la peine de mort, appliquer la loi du Talion, réclamer le droit pour les parents (qui sont loins de le désirer, à mon humble avis) de punir eux-mêmes le tueur, lui faisant subir si nécessaire les pires sévices. En plus du fait que ces actes abaissent celui qui les pratique au niveau du criminel, ils ne permettent en aucun cas d'éviter d'autres crimes.
Je ne pense pas m'avancer beaucoup en affirmant que la répression ne fonctionne pas. Plus on construit des prisons, plus on les remplit. Les Etats-Unis, pays hyper-répressif, où l'on pratique encore la peine de mort, le nombre de tués par balle par an est le plus élevé au monde. Bien sûr dans ce cas-ci, extrême, la prévention standard (éducation,...) aurait probablement été insuffisante. Je ne pense pas non plus m'avancer beaucoup en affirmant que le meurtrier, Kim De Gelder, souffrait de très graves problèmes mentaux pour commettre ces atrocités. Ceux-ci, semble-t-il, avaient été détecté par ses parents et des praticiens dès l'age de 16 ans. Certains le diagnostiquaitent schizophrène et proposaient un encadrement thérapeuthique, d'autres voulaient l'interner, d'autres encore ne considèraient pas l'internement comme nécessaire. Je ne suis bien sûr pas expert psychiatre, mais je pense qu'un suivi plus efficace, et plus de places dans les asiles auraient permis, soit de l'interner à ce moment là, soit de détecter par après la nécessité de le faire. Cela reste de la prévention, beaucoup plus efficace que toute répression à laquelle on peut songer aujourd'hui.
Je fus un des premiers à être choqué par cette tragédie lorsque la dépêche Belga est tombée (pour l'anecdote, j'avais d'ailleurs changé mon statut Facebook en « Olivier est horrifié » peu après le drame, sur le coup ça soulageait de partager le choc, même virtuellement, même si c'était un peu vain, et formulé naïvement). Mais malgré qu'on se trouve ici indéniablement face à un bourreau et ses victimes, les plus innocentes qui soient, malgré qu'il n'y ait pas de mots pour qualifier les actes de Kim De Gelder, le qualifier lui-même de monstre, de démon, nous permet d'oublier qu'il s'agit pourtant d'un être humain, aussi incroyable et désespérant que cela puisse paraître. La seule chose à faire avec lui aujourd'hui, est bien sûr de l'enfermer, de protéger la société contre sa dangerosité, mais également de tenter de le comprendre (pas de l'excuser), d'étudier son comportement, afin de pouvoir prévoir, par la suite, les dérives similaires potentielles d'autres individus, et d'en limiter les risques.
Un autre fait-divers dramatique a eu lieu en Belgique il y a quelques mois. Genevieve Lhermitte a elle aussi mis fin à la vie d'enfants, les siens qui plus est. Elle avait prévenu son psychiatre la veille. A la place de rejeter la faute sur ce dernier, interrogeons-nous. Qu'est-ce qui a poussé cet homme, interpellé par une femme qui déclarait qu'elle allait tuer ses enfants, à ne rien faire ? Lui aussi est-il un monstre, ou simplement un crétin irresponsable ? Non. Il était tout simplement débordé. Il a peut-être reçu 10, 15, ou 20 demandes du même type ce jour-là, et n'a pu donné la suite qui convenait à toutes. Et s'il n'a pas jugé "utile" de l'interner, comme cela a été dit dans certains journaux, c'est probablement parce que les hopitaux psychiatriques sont archi-pleins, et qu'il est presqu'impossible d'obtenir une place dans un centre.
En Belgique, nous respectons les droits de l'homme, la peine de mort a été abolie, Kim De Gelder ne sera pas condamné à mort, et c'est une très bonne chose. Il faut maintenant faire face à nos responsabilités, ne pas choisir la facilité en transformant nos crêches en prison, nos prisons en abattoir. Ni balayer le problème d'un geste, en affirmant qu'il s'agit d'un cas isolé et que le risque zéro n'existe pas (malgré que ces affirmations soient vraies, elles ne justifient pas l'immobilisme). Par contre, il nous faut financer les centres psychiatriques, les écoles spécialisées, les PMS, et accorder plus d'importance et de considération à l'aide psychiatrique de première ligne.
Olivier Biérin
Olivier B le 02-02-2009 à 23:18:12 #
Quelques jours plus tard, un autre texte mériterait d'être écrit à propos du pouvoir des médias. Le jour du drame Kim De Gelder était considéré comme un monstre froid, ricanant devant l'horreur commise, grimé aux couleurs du joker. Quatre jours après, c'était un schizophrène solitaire qu'il fallait protéger de ses codétenus... Vous avez dit manque de nuance ?
Matthieu Content le 29-01-2009 à 17:02:02 #
Je soutiens ce texte, je suis du même avis et je le trouve bien écrit.
écolo j Liège se réjouit de la décision du Conseil Communal de ce lundi 22 décembre. A l'unanimité, tous les conseillers communaux ont voté « oui » pour que le 22 février 2009 ait lieu une consultation populaire, portant sur la question du collectif Liège 2015 « Désirez-vous que Liège pose sa candidature pour être capitale européenne de la culture en 2015 ? »
C'est une grande victoire pour la démocratie participative, mais aussi pour le mouvement citoyen Liège 2015. Une fois de plus, remercions ses bénévoles pour les heures, les jours, les mois qu'ils y ont consacré.
Finalement, le Collège a écouté les voeux exprimés par plus de 22000 Liégeois, la consultation sera donc d'initiative communale, ce qui permet de continuer à espérer le respect des délais pour déposer le projet en mars. Rappelons ici que les délais en question sont imposés par la Ministre de la culture Fadila Laanan, issue du même parti que le Bourgmestre Demeyer, et qu'il ne tiendrait qu'à elle de prolonger ces délais, afin de donner à Liège un peu plus de temps pour construire son projet.
Les débats font d'ailleurs rage dans la blogosphère sur la pertinence de la candidature de Liège, et sur la sincérité des membres de la majorité liégeoise par rapport à leur engagement à élaborer un projet digne de ce nom (l'échevin de la culture, Jean-Pierre Hupkens, est en effet membre de l'ASBL Mons 2015, qui, comme son nom l'indique, gère le projet de candidature de Mons au titre de capitale européenne de la culture, et l'un des membres du conseil communal et de la commission culture du conseil communal, Hassan Boussetta, a posté sur son blog un appel à peine déguisé à voter « non » à la consultation populaire).
Quoi qu'il en soit, espérons que le Conseil Communal dans son ensemble dépassera les querelles de clocher, et contribuera à la rédaction d'un projet rassembleur et porteur d'avenir pour la culture à Liège !
Si vous avez des idées originales à inscrire dans le dossier de candidature, n'hésitez pas, comme le suggère Nicolas Ancion, à les proposer à l'échevin de la culture ou aux membres de la commission culture, dont la liste est disponible ici.
Enfin, écolo j Liège invite tous les Liégeois, domiciliés entre 4000 et 4032, à se rendre aux urnes le dimanche 22 février 2009, entre 9 et 13h ! Et oui, il faudra se lever un dimanche matin, mais c'est bien peu de chose pour faire vivre la démocratie participative, la culture et la citoyenneté à Liège !
PS : vous trouvez la photo en haut à gauche racolleuse ? Vous avez raison.
Pour donner un coup de main ou se tenir au courant : http://liege2015.canalblog.com/
OlivierB le 30-12-2008 à 12:51:13 #
Pour répondre aux esprits chagrins qui trouveront que "être capitale européenne de la culture, c'est trp cher", je répondrai ceci :
La question du financement est importante dans ce débat, mais je pense qu'elle est tout à fait surmontable. Mons a déjà reçu pas mal de subsides pour présenter sa candidature, il n'y a pas de raison pour que Liège ne reçoive pas de même. En plus, l'UE accordera une aide importante à la ville retenue.
Enfin, pas mal d'investissements à Liège ne portent pas leur fruit, tandis qu'ici le retour sur investissement serait du simple au double voir au triple par les retombées touristiques, commerciales et de rayonnement international que la capitale européenne permettrait.
Cette candidature permettrait à tous les acteurs de l'agglomération liégeoise, pas seulement culturels, de se mettre autour de la table pour déposer un projet structuré et structurant, incluant urbanisme, mobilité, aménagement du territoire, culture, économie,... au sein d'un organe de rencontre, de consultation, de débat,... on peut même imaginer qu'on aurait là les prémisses de cette communauté urbaine, dont on parle depuis si longtemps, qui sait...
« Quand j’entends le mot culture,
je sors un lapin de mon chapeau ! » Willy D.
Il y a un mois, ECOLO soulignait :
« La capitale européenne de la culture est une initiative européenne particulièrement
populaire qui a pour but de mettre en valeur la richesse, la
diversité et les caractéristiques communes des cultures européennes, et
ainsi contribuer à une meilleure connaissance mutuelle entre les citoyens
de l’Union Européenne.
Après Bruges, Anvers et Bruxelles, la Belgique accueillera à nouveau cette
manifestation pour son édition 2015. La possibilité d’une candidature liégeoise
avait été évoquée à plusieurs reprises au conseil communal mais
cette proposition n’a jamais recueilli le consensus nécessaire à sa concrétisation.
(…)
Suite au refus de la majorité de développer ce débat au sein du Conseil
communal, une poignée de nos concitoyens ont décidé d’emprunter la seule
voie légale possible pour provoquer le choc des idées : organiser une
consultation populaire. Leur pari est en voie d’être gagné.
Ecolo se félicite qu’un mouvement citoyen parvienne ainsi à donner de l’air
au débat démocratique ! »
Aujourd’hui, cet espoir est déçu. Par une de ces manoeuvres dont il a le secret,
le PS est parvenu à acheter l’âme citoyenne de ce mouvement. Plus de
20% de nos concitoyens ont voulu une consultation populaire et ils se font
voler le droit de s’exprimer. C’est avec amertume qu’ECOLO constate que le
Bourgmestre de Liège –qui continuera sans rire à se prétendre légaliste– fait
mieux qu’à Huy. Là bas, ce sont les résultats d’une consultation qui ont été
enterrés. Ici, c’est la consultation elle-même !
Cet élan populaire serait donc venu mourir au pied d’un « accord ». En fait,
plutôt que d’un accord, il faudrait parler d’une poignée de cacahuètes,
même pas salées :
– une candidature en tant que « métropole culturelle » à vocation régionale
alors qu’on attendait un projet d’envergure internationale ;
– la confirmation d’un partenariat avec Maestricht en 2018, alors que la
convention qui lie les deux villes depuis un certain temps déjà reste désespérément
vide
– la promesse d’un lieu qui provisoirement (depuis le théâtre de la Place,
tout Liège sait ce que ce mot veut dire…) se matérialisera sous la forme
d’un conteneur (sic !) ;
– un fantasme concernant une expo internationale en 2017 (une telle organisation
dépend autant de la volonté du Collège liégeois que la présence
de son Bourgmestre à bord d’une navette spatiale) ;
– et enfin une « consultation » dont on peut craindre qu’elle sera aussi
peu représentative et significative que celle à laquelle ont été soumis
les deux « projets de ville ».
Plus que jamais, ECOLO réclame un vrai débat sur la culture et ses moyens.
C’est pourquoi, ECOLO déposera ce lundi au Conseil communal une proposition
de délibération demandant l’organisation d’une consultation populaire
à l’initiative du Conseil, consultation qui posera les vraies questions
sur la culture. Et notamment celle de la candidature de Liège « capitale
européenne de la culture », parce qu’elle est portée par 22 000 Liégeois
et parce qu’elle imposera un calendrier strict à la démarche.
Olivier Biérin
Co-coordinateur d’Ecolo–J Liège
Serge SCORY
Secrétaire politique
Bénédicte HEINDRICHS
Conseillère communale
Cheffe de groupe
Olivier B le 20-12-2008 à 17:32:36 #
Finalement la situation a évolué, nous saluons d'ailleurs le revirement courageux de certains au sein du collectif, le hold-up démocratique n'a pas eu lieu et c'est tant mieux !
Nous attendrons le Conseil Communal de lundi pour réagir, il risque de s'y passer des choses...
Aux bons soins du Dr Mabuse
A l’encontre de tout préjugé facile et miroir aux alouettes consuméristo-fatalistes, l’auteur de ces lignes vous propose, chers lecteurs, une écologie populaire, de terrain, tournée vers la réalité quotidienne de nos chaumières.
Se détournant de la sacro-sainte notion du « pouvoir d’achat » ressassée jusqu’à la nausée en ces temps de disette, votre humble narrateur, rejoignant ici ses aînés de commune pensée, vous propose non plus d’acheter PLUS mais d’acheter MIEUX.
Est-ce à dire que les ménages doivent s’organiser pour assumer les bourdes monumentales de quelques traders hagards de fatigue et autres burger kings avalés à la sauvette ?
Non, loin s’en faut, et il appartient à nos autorités de reprendre en ce domaine le contrôle d’une économie virtuelle et schizophrène.
Cela étant, je me propose de vous offrir de manière épisodique quelques bons tuyaux pour passer d’une gestion efficace (acheter moins cher), à une gestion efficiente (acheter de bons produits moins chers).
Je signale au passage, si vous me permettez cet intermède, à nos mâles virils et fiers que le taux de spermatozoïdes actifs a baissé de 50 % ces quarante dernières eut égard à la surabondance de produits chimiques présents dans notre nourriture et ingérés à foison par nos chères têtes blondes.
Mesdames, n’y voyez aucune considération machiste mais bien l’angoisse du citoyen d’assister à la réalisation effective du récent « fils de l’homme », long métrage puissant de par la description d’un futur heureusement encore lointainement anticipatif.
Bien manger n’est plus seulement un luxe mais à mon sens une nécessité !
Pour cette fois, attaquons-nous à l'un des préjugés les plus ancrés en notre esprit, à savoir : « se nourrir de produits sains est au dessus des moyens de la plupart des familles et cela ne fera qu’empirer au vu de la récession annoncée. »
Spécialiste de la grande distribution pour y avoir officié, je suis en mesure d’affirmer qu’effectivement les denrées de qualité sont onéreuses dans nos points de vente usuels mais cela n’est pas du au produit en lui-même, mais à la manière dont sont achalandées ces enseignes et aux volumes que l’on y travaille.
Le postulat de départ est que les rayons doivent y être pleins à craquer afin de donner une impression d’abondance, génératrice de vente, et ceci quelque soit le volume vendu.
Dès lors qu’un produit est sans conservateur ou autre produit chimique, son altération rapide entraîne des pertes considérables en sus d’une marge de départ réduite, et oblige à un surcoût évidemment supporté par l’acheteur.
Dès lors, que faire ?
Réponse : Supprimer l’intermédiaire
Votre serviteur, flânant il y a de ça quelques semaines dans un salon de produits de bouche bios, a procédé à un relevé de prix dont il vous propose un aperçu
Veuillez trouver ci-contre un petit tableau comparatif des prix au kilo de quelques produits :
| Salon bio | Grandes enseignes classiques | Hard Discount |
Fromage | 16 euros/kilos
| 25 et 35 euros/kilo produits équivalents | 10 et 18 euros/kilo produit basse qualité |
Pommes | 1, 2 euros/kilos | De 0.99 à 3.29 euros kilos selon la gamme | 0.6 à 1.5 produits basse qualité |
Jus de fruits frais | 1.8 euros litre | De 2.2 à 3.4 euros kilos selon la gamme | 1.5 à 2.5 produits basse qualité |
Salade | 0.9 euro | 0.99 euro | 0.6 euro |
Vin | 5 euros vin bio rapport Qualité/prix Optimal | 7 euros premier vin bio | Non existant |
Bière spéciale | 1.2 euros bière artisanale | 1.5 euros bière artisanale | 1 euro bière spéciale |
Voici qui est parlant, n’est-il pas ? Sachez que l’ensemble de ces produits se trouvent dans votre province. S’il est vrai que les produits Hard Discount restent moins chers, l’on se rend compte de la différence ténue en terme de prix alors que l’écart qualitatif est lui énorme.
Se dégage à la lecture de ce constat un des problèmes fondamentaux en terme de comparaison de prix, la différence de conditionnement. L’un des meilleurs trucs des responsables conception produits est de multiplier les variations d’un produit en terme de poids, de packaging, de couleur, de goût, etc…
Dès lors, lorsque vous comparez le prix de deux produits semblables, faites-le toujours par rapport à son prix au kilo ou au litre (celui inscrit en tout petit à gauche de l’étiquette), sachez que les enseignes sont obligées légalement de l’afficher. Il s’agit de la seule commune mesure utile en terme de comparaison, le prix réel de l’article n’apporte que peu d’information, étant donné les variations précitées.
Mais, me direz vous, comment faire pour me rendre dès que j’ai besoin d’un de ces produits chez le producteur, cela est impossible avec la vie d’aujourd’hui, de plus le fait qu’ils s’altèrent vite m’empêche de prévoir à l’avance, etc, etc…
Dès lors que faire ?
Réponse : S’organiser en collectivité
Que ce soit dans votre village, dans votre appartement avec vos colocataires, dans votre kot et même dans votre maison de repos, achetez ensemble, répartissez vous les tâches, qui la viande, qui les légumes, qui le vin, etc…
Sachez que des initiatives de ce genre existent, telles que le GAC (groupe d’achat commun), que vous pouvez contacter via le net, alors allez y, lancez vous, proposez à vos voisins, famille, amis et remettez de la collectivité dans vos besoins de tous les jours, devenez acteur de votre consommation et ne subissez plus les augmentations incessantes de produits de piètre qualité…
Nous voici à la fin du premier opus des conseils du Dr Mabuse, lequel propose une écologie win-win, loin d’une mortification coupable de nos magnifiques instincts primaires, et s’ingénie à trouver des solutions hédonistes grâce auxquelles on se fait plaisir tout en agissant pour un mode de production durable et respectueux de notre santé et de notre planète
Toujours à votre service,
Dr Mabuse
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